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14 octobre 2008 2 14 /10 /octobre /2008 08:58
Non, vraiment ce serait trop bête de louper ce bus ! Il nous prend en bas de l’hôtel a 7h30, tous les détails sont déjà réglés, et il nous débarque directement dans les rizières. Donc réveil a 6h25 mardi matin ! Ca va être dur…

 


Sauf que la personne qui a réglé mon portable, si elle est dotée d’une intelligence supérieure, d’une plastique parfaite et d’une modestie a toute épreuve, ainsi que je me le répète tous les matins, l'a malencontreusement mis à 8h25…


Nous ne nous féliciterons jamais assez d’avoir pris un package par l’hôtel : 7h30, une nana nous arrache a nos rêves de taureaux ailés et autres Uncle Ben’s, nous fait comprendre qu’elle est en train d’empêcher le bus de partir et qu’il serait avisé que nous nous dépêchâmes un peu…


Je puis alors lire sur le visage de Victoire toute l’incompréhension et la stupeur qui déferlent en elle a une heure aussi matinale, et lui apprend la terrible nouvelle : mon portable, ce vil fourbe, n’a pas sonné ! Et je l’ignorais encore, mais je sauvais ma vie par la même occasion. Telle un tourbillon, Victoire se lève et fait nos sacs pendant que je règle les derniers détails avec notre aimable aubergiste, et nous courrons ventre à terre jusqu’au bus ou nous attendent, le regard chargé de reproches et d’amertume, une quarantaine d’autochtones et quelques touristes. Prenant mon courage à deux mains, je regarde Victoire d’un air excédé pour leur désigner la personne responsable de notre départ tardif. Pas de traces de notr ami Tomas, qui devait s’occuper de régler tous les détails et nous expliquer comment revenir à Yangshuo. On verra bien… Il est 8h, nous quittons Yangshuo pour Longsheng, au Nord de Guilin, ou nous allons découvrir les magnifiques rizières de Ping’An et, nous ne le savons pas encore, Zhongliu.


Deux évènements viennent pimenter ce trajet de 5 heures de bus.

Tout d’abord, une nana vient nous demander notre ticket. Un ticket ? Mais qu’est-ce que c’est ? Tout cela m’ennuie, je préfère roupiller et laisse Victoire s’en débrouiller. Celle-ci m’apprend un peu plus tard que personne n’a jamais entendu parler de nous, et qu’il serait de bon ton que nous nous acquittâmes céans du montant de notre ardoise. Flûte, flûte ! Il nous souvient alors que le vil Thomas nous avait tantôt donné sa carte de visite, et après une demi-heure de recherche, nous la retrouvons enfin et le laissons se débrouiller avec notre créancière. Après quelques palabres, celle-ci nous apprend que tout est arrangé, nous sommes saufs ! Et elle nous propose même de nous trouver un hôtel à Ping’An ! Dix minutes plus tard, une chambre nous est réservée dans un bel hôtel tout en bois, avec vue sur les rizières, pour la coquette somme de 4 euros chacun… China rocks…


Ce n’est qu’une fois nos problèmes résolus que je fais savoir à Victoire, soulagée, la raison pour laquelle mon réveil n’a pas sonné. Et elle de me donner raison : si je le lui avais appris au moment de partir, elle m’eût étranglé de ses propres mains…



Vers midi, nous arrivons en contrebas de Ping’An, et assistons médusés au spectacle que donnent une vingtaine de nanas aux cheveux longs de deux mètres. Bon, médusés n’est pas le mot… Elles ont beau détenir des records du monde, ça reste de longs cheveux. Mais nous applaudissons poliment et prenons deux trois photos. Une heure perdue, mais c’est quand même amusant. Enfin surtout pour nous, les autres personnes du car trouvent sans doute ça moins marrant puisqu’il est déjà 13 heures qu’elles repartent à Yangshuo à 15h30, et elles n’ont pas vu l’ombre d’un grain de riz…Nous ne pouvons que nous féliciter de passer la nuit sur place ! Vers 14h, nous pouvons à loisir découvrir ces fameuses rizières en terrasses, où travaillent des dizaines de chinois, de l’aube au crépuscule.


 

 

 

 

C’est sans doute là la plus belle expérience que nous ayons faites en Asie. Le site est magnifique, il dégage un sentiment incroyable de sérénité, on en vient à envier ces travailleurs qui vont au turbin du matin au soir, récolter le riz, le mais et les piments qui nourrissent des millions de bouches. Chaque point de vue est magnifique, chaque terrasse est différente, et nous passons des heures à les arpenter, jusqu’au coucher du soleil.


 

 

 

 

Sur le chemin du retour, Victoire me propose d’assister le lendemain au lever du soleil du haut des rizières puisque nous avions fait une grasse matinée... C’est très enthousiaste que je règle mon réveil à 5 heures du matin, sous le contrôle vigilant de Victoire…

 

 

 

Il fait nuit noire, quand nous nous habillons, et quittons silencieusement l’hôtel. Nous avons pour projet de contempler l’aurore, puis de retourner dormir quelques heures, pour ensuite refaire un tour dans Ping’An, et nous en aller enfin par le bus de 15h30. Nous sommes à plus de deux mille mètres d’altitude et il fait un froid d’ours polaire. Mais nos éventuels regrets fondent aux premiers rayons du soleil naissant qui fait son apparition très loin, derrière les montagnes. Nos yeux ne peuvent se détacher du spectacle grandiose que nous offre l’aube, dont les premières lueurs donnent au lieu une beauté surnaturelle.

 

 

 


Vers 7 heures 30, nous décidons de monter sur un autre versant de la montagne. Arrivés en haut, nous empruntons un chemin menant à Zhongliu, où nous n’avons pas la moindre intention d’aller, mais la vue est dégagée et nous donne envie de marcher un peu avant d’aller nous recoucher. Nous hésitons plusieurs fois à faire demi-tour, mais la curiosité est toujours plus forte et nous voulons découvrir ce qu’il y a de l’autre côté d’une colline ou du versant d’une montagne. Deux heures plus tard, nous arrivons à Zhongliu, éreintés. Mais que dire ? que ne pas dire ?


 

 

Les rizières que nous découvrons par hasard sont  très différentes de celles de Ping’An, et autrement plus belles. Elles ont été façonnées il y a des milliers d’années sur des versants de montagnes très escarpés et dominent entièrement la vallée. Si Ping’An dégageait une impression de sérénité, Zhongliu est son pendant insoupçonné : une indescriptible sensation de puissance émane du lieu, et nous nous sentons bien peu de choses face à tous ces siècles de travail qui ont modelé le paysage aussi loin que porte notre vue.


En pénétrant dans le village, nous avons l’impression qu’il n’a pas été perverti par la révolution industrielle, que tout est resté en place depuis les premières récoltes de riz. Une vieille femme nous invite à prendre chez elle un petit déjeuner chinois, à base de riz, de légumes et de porc.


A regrets, nous nous hâtons ensuite vers Ping’An, pour avoir le temps de jeter un œil aux marchés avant de reprendre la route.

 

 

 

 

 

Il est 20h lorsque nous quittons Yangshuo pour rentrer à Shenzhen, où nous sommes censés arriver vers 6 heures 30. Une autre nuit paisible en perspective… Entre le spa à Shenzhen, les deux nuits dans le bus, celle à Yangshuo avec un départ matinal pour Longsheng, et celle à Ping’An avec un réveil avant l’aube, les heures de sommeil nous font un peu défaut…


Le bus arrive vers 10h15 à Shenzhen, avec près de 4 heures de retard. J’arrive au travail à 11 heures 10, complètement éreinté, pas rasé, pas vraiment en costume : une journée spéciale s’annonce ! Mais quel premier contact avec la Chine continentale !

 

 

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