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2 juillet 2009 4 02 /07 /juillet /2009 12:21

Lundi, lever à 5h20 pour aller à Cachi. Je n'ai malheureusement pas d'autre choix que de prendre un tour. Salar excepté, j'avais réussi à éviter ce genre de rassemblement jusqu'ici... Mais je ne vais pas me louer une jeep tout seul et je n'ai pas trouvé de motos. La veille, le responsable de l'agence m'avait demandé si je préférais un guide parlant anglais ou français. Je lui avais dit de faire comme cela l'arrangeait. Le guide parle donc ... espagnol ! Super. M'accompagnent dans cette excursion deux Brésiliennes aux faciès tout à fait nippons, une "troupée" d'Argentins et deux Anglais qui finissent leur voyage de noces d'un an autour du monde.

La vallée de Calchaquies est spectaculaire. D'immenses cactus et cardones, des montagnes multicolores et des gorges très encaissées. L'une des Brésiliennes me colle un peu. Mais je n'aime ni les vieilles, ni les moches, ni les grosses, ni les Japonaises. Et là, c'est prodigieux, elle cumule tout ça ! Vic a de la chance. Je prends donc mes distances et la plante à l'entrée du musée de Cachi pour grimper au Mirador. Pas de bol, une Argentine de Buenos Aeres décide à son tour de me pomper l'air. Je commence à l'écouter me conter les dernières trouvailles de sa belle-fille mexicaine qu'elle apprécie si peu, lorque je décide de continuer à vivre dans l'ignorance de tout ceci.

Heureusement, la guide, Monica, est charmante. Surexcitée aussi. Amélie et Victoire ensemble, en comparaison, c'est reposant. Mais ses babillages ne me dérangent pas trop, je hoche simplement la tête de temps en temps pour lui montrer que je comprends parfaitement ses explications en espagnol. En vrai, c'était quand même très intéressant d'avoir des informations sur l'histoire des lieux. Enfin je suppose : j'ai rien capté.


Le lendemain, excursion à Cafayate. Cette fois, c'est Fernando qui passe me prendre à 5h45. Et là, surprise, je suis seul pour le tour ! Youpi, me dis-je en mon for intérieur. Sauf qu'au bout de 20 minutes, Fernando n'a toujours pas pipé mot et ne fait pas preuve d'un enthousiasme débordant. Je pique un somme le temps de sortir de Salta et de nous enfoncer dans la quebrada de Cafayate en suivant le río Chuscha. A mon réveil, Fernando est charmant ! Il devait juste être un peu tôt. Il parle fort bien anglais et m'explique mille choses sur la formation des roches magnifiques qui défilent devant nous. Je résiste à l'envie de les relater ici car je me doute que mon lecteur, si passionné par mon propos soit-il, se moque comme d'une guigne de connaître la composition minérale de la Garguanta del Diablo (Gorge du Diable, et non gargotte du diable, ainsi que je n'ai pas manqué de me faire la réflexion), ou bien l'âge de la vallée ouest de Calchaquies (du cénozoïque, soir dit en passant).

 

Quoi qu'il en soit, les paysages, lunaires, sont impressionnants. Plus encore que sur la route de Cachi, mais peut-être en profité-je plus seul qu'avec une douzaine de touristes bruyants, stupides et moches. Nous arrivons en début d'après-midi à Cafayate, très réputée pour ses vignobles. Ca tombe bien, Fernando m'emmène visiter la seule fabrique de vin 100% organique de Cafayate. Pendant 20 minutes, une nana hideuse m'explique comment qu'on fait du vin. Ensuite, la dégustation ! Elle me fait goûter deux blancs délicieux et trois rouges tout juste passables, mais aux frangrances de cassis très prononcées. Je n'ai plus du tout de place dans mon sac, mais achète tout de même 2 bouteilles de blanc. Fernando me propose alors de visiter la ville ou de recommencer l'exercice autre part. -Elle est comment la ville ?  -Imothep. -Allons picoler. Enfin pas toi, toi tu conduis. En sortant de la deuxième dégustation, Fernando me dit en rigolant : "Bon, tu vas voir la ville ou tu veux encore faire une dégustation ? hahaha !". Hahaha. Une demi-heure plus tard, je me décide tout de même à visiter Cafayate.

 

Je retrouve Ferando quelques deux heures plus tard, accompagné - horreur - de quatre Argentins exportés d'Australie. Des vieux. Super. Après un bon moment, une bonne vingtaine de secondes au bas mot, je suis devenu leur meilleur ami. La soirée va être longue. Heureusement, je suis un peu rond et m'endors dans la voiture sur le chemin du retour vers la belle Salta. Je ne me réveilleillerai qu'une seule fois pour voir un gigantesque condor planer à quelques encâblures de la route. Comme tous les soirs, je traîne dans les rues très animées de Salta. C'est décidément une ville bien agréable.

 

Dernier jour en Argentine. 5h45, Victor Hugo (lui-même) passe me chercher à l'hôtel. Flûte flûte, un van de touristes. Mais j'y fais bientôt la connaissance de Ruth et Lauren, deux Anglaises de 24 ans, dont la dernière nommée n'est pas vilaine du tout. Je passe sur la route admirable, nous voici arrivés à Puchamarma. Les couleurs des montagnes sont irréelles, les photos ne les rendent que très imparfaitement à cause de la luminosité très intense en fin de matinée et de l'altitude. Partant un peu à l'aventure, je grimpe sur une colline difficile d'accès d'où j'ai, seul, un point de vue splendide qui me permet d'embrasser d'un seul regard toute la vallée. Un petit tour sur le marché de l'église, fort châtoyant, et nous voilà repartis. Nous visitons bientôt une forteresse précolombienne reconstituée à laquelle je trouve fort peu d'intérêt. D'autant que j'y retrouve mes deus Japanese-looking brésiliennes ! Ca n'a pas loupé, elles m'ont gavé... Puis un arrêt très touristique au passage du tropique du Capricorne - super - et nous arrivons à la Quebrada de Humahuaca. Très beau village, engoncé entre des montagnes rouges et ocres. J'hésite à y passer la nuit, mais Lauren me dit qu'un bus part bientôt pour la frontière bolivienne. Allez, un steack de lama au vin avec les petites Anglaises, un dernier tour de la ville, des adieux déchirants et je pars pour la Quiaca. De là, je traverse à pied la frontière et arrivé à Villazon en Bolivie sans que personne ne me demande quoi que ce soit. Donc officiellement, je suis toujours en Argentine. Mais il se trouvera toujours quelqu'un pour me saoûler au départ vers Miami, et je tiens à faire tamponner mon passerport ! Je fais demi-tour, et parviens à régulariser ma situation, puis me dirige vers le terminal de bus pour rallier Tupiza avant la nuit.

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