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22 juin 2009 1 22 /06 /juin /2009 22:33

J'effectue le trajet de Potosi à Uyuni dans la journée, une fois n'est pas coutume. La route est tout simplement incroyable. Les paysages sont complètement sauvages, à peine perturbés par la très mauvaise piste qui serpente entre les montagnes de sel et de roc. Je fais malheureusement le trajet au Nord et les reflets du soleil gâchent un peu mon plaisir. Je songe à refaire le trajet si l'occasion se présente. Durant 9 heures, ces images magiques défilent devant mes yeux émerveillés, et pas une fois mon regard ne décroche des montagnes, des plaines, des canyons, des lagunes où paissent des vigognes sauvages qui ne semblent même pas remarquer le bruyant véhicule qui me rapproche du Salar.
Ma voisine et moi-même entamons bientôt une conversation à bâtons rompus:
         - Hablas espanol ?
         - No
         - Ah...

Un pneu crevé en milieu de journée nous fournit l'occasion de nous dégoudir les jambes. Je vais donc faire un tour pour admirer les environs. Lorsque je reviens 20 minutes plus tard, le chauffeur termine de retirer la roue incriminée. Puis cherche la roue de secours. Là, je panique un peu, et je constate que la charmante Bolivienne d'âge mûr avec qui j'avais tenté de rentrer en contact un peu plus tôt est exsangue. Mais Viracocha est avec nous, et les 10 minutes de recherche effrénée portent leur fruit : le chauffeur exhibe, triomphant, une roue de secours dissimulée sous les sacs de pommes de terre. Un quart d'heure plus tard, nous reprenons la route.

J'arrive tard à Uyuni. Je mets une bonne heure à trouver une jeep pour pouvoir affronter le Salar dès le lendemain. C'est très heureux car Uyuni ne présente que peu d'intérêt, et il eût été tout à fait regrettable d'y être coincé une journée durant. Et puis je ne sais pas où j'aurais trouvé la patience d'attendre encore plus longtemps. Je suis venu en Bolivie pour ça : le Salar de Uyuni et le désert du Sud-Lipez. J'en ai rêvé depuis que Paul et moi avons découvert leur existence, quand nous traversions le Pérou. C'est pourtant sans lui que je m'enfile un délicieux poulet à la braise dans la rue, avant d'aller me coucher. La nuit est là, les températures deviennent polaires. Moins 10°C pour cette nuit aux portes du désert. J'ai bien fait de partir en hiver avec shorts et maillot de bain...

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